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Partisans ou adversaires du Frexit :
lesquels sont des nationalistes ?


Jean Dugenêt, le 2 mai 2020

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1. L'Union Européenne et la Neue Europa

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J'ai montré que Walter Hallstein qui fut le premier président de la CEE et le resta pendant 9 ans, était un ancien nazi. Il a alors travaillé au projet de la "Neue Europa" d'Hitler. Depuis que l'affaire a été révélée, elle suscite beaucoup de passions puisque Walter Hallstein fut l'un des plus éminents "constructeur de l'Europe", l'un des "pères fondateurs de l'Union Européenne". Nous ne déduisons pas de cela que le nazisme et l'actuel européisme seraient deux idéologies équivalentes. Il faut cependant bien reconnaître quelques liens entre les deux. Le projet de la "Neue Europa" était bien un projet nazi. Le nazisme incluait donc une forme d'européisme et il est normal que le passage du nazisme à la construction européenne n'ait pas causé de graves problèmes de conscience aux anciens nazis concernés que ce soit Walter Hallstein, Karl Maria Hettlage ou Carl Friedrich Ophüls. Il est aussi admis par tous que le national-socialisme était une forme exacerbée de nationalisme. Que ceux qui assument la continuité de l'oeuvre de ces ex-nazis veuillent bien ne pas persister dans l'infamie en traitant les partisans du Frexit de nationalistes et de xénophobes. A défaut de faire amende honorable qu'ils veuillent reconnaître que c'est chez eux que cette forme de nationalisme sévit. Il est permis de penser que Walter Hallstein a réinvesti dans l'UE l'expérience qu'il avait acquise en travaillant sur le projet de la "Neue Europa". Il est aussi permis d'examiner les ressemblances et les différences entre les deux projets. Nous n'affirmons pas pour autant que l'UE fut la continuité du projet de la "Neue Europa"d'Hitler. Nous avons suffisamment répété que la construction européenne d'après-guerre était une initiative américaine et, qu'en conséquence cela n'avait aucun rapport, quant à l'origine, ni avec l'Allemagne ni avec le nazisme. Mais nous avons vu qu'il y a beaucoup de points communs entre l'idéologie des européistes actuels et celle des européistes de la Neue Europa.

Les médias dominants continuent aussi à nier ce fait qui s'impose pourtant à quiconque cherche à voir la vérité. Même la Wikipédia en est encore à nier cette évidence, à défendre l'indéfendable sans la moindre prudence. Etant partie prenante de ce que nous appelons l'oligarchie euro-atlantiste, ces médias de masse défendent le principal outil de cette oligarchie : l'Union Européenne.

Les journalistes, dont l'éthique devrait être d'informer le
public, sont silencieux dans bien des domaines : quel est le rôle de la CIA et de quels moyens dispose-t-elle ? Serait-il tabou d'en parler ? Est-il vrai que la CIA a écouté les conversations téléphoniques du président de la république française ? A-t-elle joué un rôle dans la mise en place de l'Union Européenne ? Quels liens avaient avec l'Amérique les pères fondateurs de l'Union Européenne : Walter Hallstein, Jean Monnet, Robert Schuman ? Walter Hallstein est-il un ancien nazi ? A-t-il joué un rôle dans le projet "Das Neue Europa" d'Hitler avant de jouer un rôle dans la création de la CEE (ancêtre de l'UE) ? Il y a-t-il quelques similitudes entre ces deux projets ? Les journalistes de la presse dominante se comportent en vulgaires larbins. La citation de John Swinton à leur sujet est pleinement justifiée.

Tous les qualificatifs dont nous accablent les européistes sont péjorarifs y compris celui de souverainistes. Oublient-ils qu'eux aussi sont souverainistes ? Nous condamnons tout simplement le souverainisme européen qu'ils défendent. Il reste une dernière calomnie, découverte plus récemment, contre les partisans du Frexit. Ils seraient nationalistes et, par conséquent, xénophobes. Personne n'est en mesure d'exhiber la moindre citation ayant un caractère un tant soit peu xénophobe chez les partisans du Frexit quoique nous ne répondons de rien en ce qui concerne des mouvements comme celui de Floriant Phlippot. La qualification de "xénophobie" n'apparaît donc que comme une conséquence du prétendu "nationalisme". Il est vrai en effet que les nationalistes sont en général xénophobes puisque ce qui les caractérise c'est la détestation d'une ou de plusieurs nations autres que la leur.

Cette idée découle d'un raisonnement simpliste partant de l'axiome que "l'Europe c'est la paix". Puisque l'UE rassemble les pays tant de fois opposés par le passé, vouloir à nouveau les séparer serait une volonté de revenir aux nationalismes, à cette haine de l'autre qui a amené des guerres.

C'est ce qu'exprimait déjà la propagande nazie en faveur de la Neue Europa lors des deux expositions à Paris en 1941 et 1942 sur le thème de la "France Européenne". Lors de la seconde, ils avaient édité une carte postale sur laquelle on pouvait lire :
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"Douze siècle avant que s'esquisse la Communauté européenne, Charlemagne avait réuni sous son sceptre les principaux pays de l'Europe. Son empire n'était ni allemand, ni français, il était européen. Après sa mort, ce premier essai d'union européenne était détruit et, pendant plus de mille ans, les nationalismes s'entrechoquèrent dans un esprit de rivalité..."

Ainsi, Hitler, Mussolini, Pétain et tant d'autres prétendaient déjà que l'Union Européenne permettait d'éviter que les nationalismes s'entrechoquent. C'est cette même idée qui est reprise par les européistes actuels qui affirment que "l'Europe c'est la paix" et qu'en conséquence ce sont les adversaires de l'UE qui seraient partisans d'un retour aux nationalismes. Les guerroyeurs de L'UE et de l'OTAN sont - nous le savons - autant pacifistes que l'étaient Hitler et Mussolini.

Ce raisonnement simpliste est biaisé d'emblée par sa prémisse. Non, l'Europe ce n'est pas la paix.

Non seulement l'UE avec l'OTAN sème d'atroces massacres en Lybie, en Irak, en Syrie, en Afghanistan mais, même à l'intérieur de l'Europe les institutions européennes n'ont nullement nuit à le guerre en Yougoslavie bien au contraire. De plus, La mise en application des directives de l'UE en Grèce a eu pour conséquence de dresser l'un contre l'autre les peuples grec et allemand qui sont tous les deux les victimes de l'UE.


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2. Nationalisme, patriotisme et internationalisme

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Ce genre d'accusation vise à faire passer les partisans du Frexit pour des nationalistes, des xénophobes voire même des antisémites. Essayons d'analyser plus généralement ce qu'il en est de cette accusation de nationalisme. Il est évident que la pratique de l'amalgame à ce sujet est une pure escroquerie intellectuelle car il faut établir des différences en fonction des personnes et organisations concernées. Nous avons compté huit organisations qui se prononce pour le Frexit : UPR, PRCF, ParDem, POI, POID, Patriotes, clubs "penser la France" et l'AGIMO. Nous avons, par ailleurs, donné nos définitions pour distinguer patriotes, internationalistes et nationalistes. Nous préférons employés ces vocables plutôt que les habituelles étiquettes des journalistes "gauche", "droite", "extrême-gauche"et "extrême-droite"qui sont bien mal définies. On peut cependant dire que, grosso-modo, les internationalistes sont les militants de "gauche"; les patriotes sont pour l'essentiel des politiciens de "droite", leur "amour de la patrie" les amène souvent à défendre le capitalisme contre le communisme ; enfin, les nationalistes sont les politiciens "d'extrême-droite". Il faut bien évidemment se méfier des étiquettes que chacun se colle. Ainsi, l'organisation de Florian Philippot s'appelle "les patriotes" mais c'est assurément une organisation nationaliste puisqu'elle est issue du FN-RN. Nous considérons que sont internationalistes (au sens faible) toutes les organisations issues du mouvement ouvrier c'est-à-dire celles qui viennent du lambertisme (le POI et le POID) mais aussi celle qui vient du stalinisme le PRCF tout en sachant que les staliniens peuvent glisser vers des positions nationalistes. Nous nous souvenons du "A chacun son boche !". Comment résumer tout cela ? Il est certain qu'il y a des nationalistes parmi les défenseurs du Frexit puisque c'est le cas avec le parti de Florian Philippot. Remarquons bien aussi que les nationalistes du FN-RN défendent très clairement l'UE en étant bien évidemment, comme tous les autres, partisans d'une autre Europe. Ce n'est donc pas une règle, loin s'en faut, que de voir des nationalistes partisans du Frexit.

Nous l'avons déjà signalé, le classement entre partisans et adversaires du Frexit transcende les clivages politiques traditionnels. D'ailleurs la majorité de la population est opposée à l'UE. Rappelons que le référendum pour le traité de Maastricht n'a eu qu'une courte majorité de "Oui" avec 51,04 % de "oui" mais aussi 3,41% de votes blancs et invalides qui peuvent être interprétés diversement. Le résultat du référendum de 2005 est par contre sans appel puisqu'il y a eu 54,68% de vote "contre" et 2,52% de votes blancs et invalides. Il en ressort cette contradiction entre l'avis des électeurs qui sont majoritairement hostiles à l'UE alors que les états-majors de tous les grands partis politiques de "droite" comme de "gauche" y sont favorables tout en étant toujours partisans d'une "autre Europe".

Il est tout aussi clair que les forces engagées dans les campagnes pour ces deux référendums afin de mettre en place l'UE sont celles des réactionnaires et des grosses fortunes qui possèdent l'essentiel des médias mais il est également évident que les traitres du mouvement ouvrier compromis derrière Mitterrand s'étaient pour l'essentiel déjà largement rangés près des pires réactionnaires dès le référendum sur le traité de Maastricht de 1992. Stéphane Just, vieux militant resté fidèle au marxisme et au trotskisme avait avancé très tôt les mots d'ordre : "A bas l'Union Européenne, à bas les traités de Maastricht et d'Amsterdam, à bas l'Euro". (Cela fut rappeler pour la dernière fois en 2000 dans un document intitulé "Oeuvrer pour la construction du parti révolutionnaire").

Le 29 septembre 1992, dans un article intitulé "Après le référendum sur le traité de Maastricht", il écrivait :

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"Rarement propagande officielle n'a été si intense, si mensongère, si vicieuse que pendant la campagne préparatoire au référendum sur la ratification du traité de Maastricht. Pendant des semaines, du matin au soir, sous une forme insidieuse ou ouvertement, radio et télévision ont donné de la voix et de l'image pour le vote Oui. La dernière semaine de campagne a été, de ce point de vue, remarquable. Au cas où le Non l'aurait emporté, le ciel devait s'abattre sur la tête de la population française. La preuve ? Selon Bérégovoy et les autres, c'était la crainte d'une majorité de Non qui déclenchait la crise monétaire et financière.

S'étaient engagés sous la bannière du Oui : le gouvernement Mitterrand-Bérégovoy-Durieux ; la grande majorité des dirigeants du PS et son appareil ; les dirigeants au plus haut niveau de "l'opposition", le prédécesseur à la présidence de la République de Mitterrand, Giscard d'Estaing, l'ancien premier ministre Raymond Barre, l'ancien futur candidat à la présidence de la République également ancien premier ministre Jacques Chirac, le futur candidat premier ministre dans l'éventualité du retour d'une majorité de députés du RPR et de l'UDF à l'Assemblée nationale, Edouard Balladur. Excusez du peu. Pourtant ce n'est pas tout. Les dirigeants des prétendues centrales syndicales la CFTC, la CFDT, la CGC (Confédération Générale des Cadres), ceux de la FEN se sont faits les porte-paroles du Oui. Officiellement, la direction de la centrale FO ne s'est prononcée ni pour le Oui ni pour le Non, mais André Bergeron, ex-secrétaire général de la confédération, porteur de sa tradition, a appelé à voter "Oui". A quoi il faut ajouter le caractère mystificateur de la plupart des référendums, leur caractère anti-démocratique, même du point de vue de la démocratie bourgeoise."

Il ne faut cependant pas conclure que le clivage entre partisans et adversaires de l'UE recoupe exactement le clivage des classes sociales entre exploiteurs et exploités. Stéphane Just faisait aussi remarquer en 1992 :

"Mais une partie du capitalisme français était contre la ratification des accords de Maastricht. Elle a trouvé dans le FN de Le Pen, une grande partie de l'appareil du RPR derrière Seguin et Pasqua, une partie des "notables" de l'UDF derrière De Villiers et dans le PCF, des instruments politiques."

Lors du référendum du traité constitutionnel de 2005, il y a eu aussi une variété de partis qui ont appelés à voter "contre" de même d'ailleurs qu'en 1969 pour le référendum qui avait chassé De Gaulle.

Il faut cependant être plus précis. Dans la liste donnée par Stéphane Just, il faut distinguer le PCF des autres groupes politiques énumérés. Ceux-ci sont de "droite" ou "d'extrême-droite" comme disent les journalistes. Ils défendent clairement le système capitaliste. Ce sont des anti-communistes affichés.

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Le cas du PCF est évidemment différent. C'est parce que c'est un parti traître aux intérêts de la classe ouvrière que Stéphane Just peut affirmer qu'il est un instrument du capitalisme français. Il contribue en effet à le maintenir en place. Il faut apporter une autre précision. S'il est clair que tous défendent le capitalisme, il est par contre impossible de préciser quelles pourraient être les forces du capitalisme qui les soutiennent. Nul ne peut donner des noms de milliardaires ou de groupes financiers qui seraient derrière tel ou tel de ces partis.

A l'inverse, nous voyons clairement qui détient les médias qui organisent toute cette propagande en faveur du traité de Maastricht en 1992 ou sur le référendum du traité constitutionnel de 2005. Ce sont les mêmes qui ont mis Macron à la Présidence de la République. Nous avons expliqué tout cela en détail dans notre livre "Macron démission - Révolution". Ces milliardaires sont unanimement des défenseurs de l'UE et ils organisent une censure systématique des partisans du Frexit. Sans aller jusqu'à parler d'un clivage de classes, il est clair que les travailleurs ne peuvent que se dresser contre ces forces capitalistes qui dominent le pays et qui veulent mettre la France sous la tutelle de l'UE.

Nous savons cependant que l'UE est fragile et que les capitalistes sont toujours prêts à trouver d'autres formes institutionnelles pour organiser l'exploitation capitaliste. Mais pour l'heure l'UE est une pièce maîtresse de leur système et ils tiennent à la défendre. C'est un système qui place toute la politique de la France sous la subordination de l'UE. Il est absolument impossible d'envisager une autre politique pour le pays sans s'émanciper de cette tutelle. Il est absurde de combattre le capitalisme sans combattre l'UE. Ce serait aussi absurde que de vouloir faire une révolution socialiste dans un pays colonisé sans s'émanciper du colonialisme. Le combat pour le socialisme est subordonné à la lutte contre l'UE.

Ceci étant établi, nous allons montrer qu'il y a beaucoup plus de nationalistes chez les défenseurs-critiques de l'UE que chez les partisans du Frexit. Rappelons que le nationalisme s'oppose à la fois au patriotisme et à l'internationalisme. Les nationalistes veulent exalter la nation sous toutes ses formes (Etat, culture, religion, ethnie, langue, histoire, traditions...) par opposition aux autres nations et populations. Le nationalisme est une doctrine chauvine et xénophobe qui vise à amener à la détestation d'autres peuples notamment dans les périodes de guerre. Le nationalisme vise à rendre responsable un peuple des malheurs d'un autre peuple. Par exemple, dans une perspective nationaliste, le gouvernement de l'Allemagne peut être désigné comme le responsable des malheurs du peuple grec ou du peuple français. Le nationalisme prône comme politique la possibilité qu'un pays dominant (un "grand pays") puisse imposer des lois à d'autres pays. En politique intérieure, le nationalisme prône la priorité nationale notamment pour l'emploi. Il prône aussi le retour dans leur pays d'origine de migrants. Le nationalisme peut amener à créer des centres de rétention pour enfermer des migrants qui n'ont commis aucun délit. Même des enfants peuvent ainsi être enfermés.
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3. La germanophobie de Jean-Luc Mélenchon

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Ce sont parfois des militants de la FI qui osent affirmer que les partisans du Frexit sont des nationalistes. Un comble ! Parmi tous les hommes politiques français, Jean-Luc Mélenchon bat les records d'une forme de nationalisme qui lui est propre : la germanophobie. Nous vous invitons à taper sur un moteur de recherche les mots "Mélenchon germanophobie antigermanisme"et vous serez largement servi. Voyez dans l'encart ci-contre ce que vous pouvez trouver.

Lisez tous ces articles si vous en avez le courage. Vous y trouverez à la fois les accusations et les arguments de Jean-Luc Mélenchon qui se défend de critiquer l'Allemagne ou les allemands mais seulement quelques politiciens allemands. Il est vrai qu'il lui arrive de critiquer des personnages politiques allemands dans des termes moins élégants que ceux qu'il utilise quand il rencontre Emmanuel Macron sur les quais de Marseille : "Fermez votre gueule, Madame Merkel. La France est libre. Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines !". Plus précisément, en homme cultivé, il a mis dans son tweet une dose d'allemand: "Maul zu, Frau Merkel ! Frankreich ist frei. Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines !"


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La presse commente les déclarations germanophobes de Jean-Luc Mélenchon

. Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon pour sa germanophobie d'un autre temps.
. Les français sont-ils germanophobes comme Jean-Luc Mélenchon ?
. La gauche radicale est-elle devenue germanophobe ?
. Mélenchon contre l'Allemagne en quatre actes - France info.
. Vu d'Allemagne. Mélenchon, un candidat dur à avaler.
. Elimination de l'Allemagne : "le tweet de Jean-Luc Mélenchon est très con"- RMC.
. Le Mélenchon "germanophobe"inquiète aussi certains médias allemands.
. Duflot-Mélenchon, le hareng de la discorde - Le Point.
. Allemagne : la voie d'excès de Mélenchon - Libération.
. L'inquiétant retour de l'anti-germanisme haineux ! - L'Opinion.
. Germanophobie : Mélenchon se trouvait-il en reste ? - Le club de Médiapart.
. Bismark, grosses bagnoles et Méphisto : le racisme anti-allemand.
. Grèce. Mélenchon évoque l'Allemagne nazie : méfions-nous de la germanophobie.
. Quand le pamphlet anti-allemand de Mélenchon agace - Challenges.
. La charge de Mélenchon contre "le poison allemand"- Les Echo.
. Achtung : l'antigermanisme de Jean-Luc Mélenchon a encore frappé ! - cartons rouges.
. Tweet contre l'Allemagne : carton rouge pour Jean-Luc Mélenchon.
. Les Insoumis accusés de germanophobie après la défaite de l'Allemagne à la Coupe du Monde.
. Yannick Jadot sur les tweets des Insoumis après la défaite de l'Allemagne : "Jean Luc Mélenchon est germanophobe".
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Mais, quoi qu'il en dise, il ne se limite pas aux personnages politiques. Jugeons-en avec quelques citations. Dans son livre "le hareng de Bismark"voici comment il distille sa germanophobie :

"Arrogante comme jamais, l'Allemagne est rendue aux brutalités, chantage et punitions pour ceux qui n'obéissent pas au doigt et à l'oil au nouvel ordre des choses qu'elle est parvenue à imposer. Une nouvelle saison cruelle de l'histoire vient de commencer en Europe"

"Rompre avec le poison allemand est donc une exigence nationale, populaire, sociale et philosophique pour le camp du progrès humain et la lutte contre le productivisme."

Il parle bien de l'Allemagne et du "poison allemand" et non pas de tel ou tel politicien allemand. Citons maintenant un passage de son discours sur le Brexit à l'assemblée nationale. Voir la vidéo de YouTube intitulée "Mélenchon - Discours sur le Brexit à l'Assemblée nationale" entre 10:23 et 10:54 :

"Alors, je ne crois pas que nous soyons affaiblis, mes chers collègues (NDLR. Il parle du Brexit en expliquant qu'il ne nous a pas affaiblis), mais je crois que nous sommes mis au pied du mur de savoir ce que va être demain, non pas notre relation avec les anglais mais notre relation avec les allemands. Est-ce que nous allons continuer à mettre en oeuvre aveuglément en toutes circonstances la maudite doctrine de l'ordo-libéralisme qui est en train de détruire l'esprit européen ? Voilà ! La question politique posée à cette heure : Ce n'est pas l'Angleterre ! C'est l'Allemagne !"

Le problème pour lui c'est bien l'Allemagne et non pas la politique de tel ou tel dirigeant. Il attribue "la maudite doctrine de l'ordo-libéralisme"aux allemands. Mais, les capitalistes allemands seraient-ils pires à ce sujet que les capitalistes français ? Il sombre bien dans le nationalisme. Il ne s'agit plus de lutte de classe mais bien d'un combat contre l'Allemagne.

Mais   Jean-Luc   Mélenchon   excelle   dans   l'art   d'être



volontairement ambigu. Il ne veut pas affirmer qu'il a choisi la lutte contre les allemands plutôt que la lutte contre le capitalisme. Il nous sert finalement un salmigondis de sa spécialité afin que chacun puisse y trouver ce qu'il veut.

"Rompre avec le poison allemand est une exigence nationale, populaire, sociale et philosophique pour le camp du progrès humain (...) La confrontation politique avec les gouvernements allemands est une des conditions de la libération des peuples. La confrontation dont je parle ici n'opposera pas le peuple français au peuple allemand. Elle confrontera les deux peuples à l'oligarchie. Mais c'est aux français de lancer l'action, car ce sont eux qui sont aujourd'hui dominés."

Ne cherchez surtout pas à comprendre. Il n'y a rien à comprendre. Soyez cependant certain que Jean-Luc Mélenchon manie suffisamment bien la langue française pour être clair quand il le veut. Il a bien évidemment choisi de rester ambigu. Nous avons tous à l'esprit la ratatouille bien mélangée à base de "On la change ou on la quitte" et de "plan A et plan B" où chacun pouvait comprendre ce qu'il voulait. Bien des militants du Parti de Gauche expliquaient mordicus que Jean Luc Mélenchon voulait quitter l'UE. Le salmigondis d'aujourd'hui est aussi savoureux que la ratatouille d'hier. Il est contre l'Allemagne sans être germanophobe comme il était pour quitter l'UE tout en restant dedans. Dans cette volontaire ambiguïté tout le monde peut trouver son compte.

Mais, pourquoi Mélenchon affiche-t-il des sentiments à ce point germanophobes ? Il n'est guère possible que ce soit une simple résurgence de l'hystérie xénophobe qui avait contaminé les résistants de la dernière heure tentant de racheter leurs fautes au moment de la libération. Il s'agit seulement pour lui de refuser le Frexit parce que, comme toute la canaille politicienne, il sait que, s'il prenait le parti inverse, il disparaîtrait à tout jamais des écrans médiatiques. Il a vu et il a compris, quand il était militant à l'OCI, quel était le sort des militants entièrement dévoués à leur cause. Il a fait alors un autre choix qui lui a réussi. Il est devenu un politicien professionnel et, qui plus est, un politicien professionnel millionnaire. Il se déplace dans des voitures avec chauffeur quand ce n'est pas en jet privé. Voir à ce sujet


mon livre : "De François Mitterrand à Jean-Luc Mélenchon". Quand, en France, un homme politique fait ce choix, il doit obligatoirement être contre le Frexit. Il en est d'ailleurs de même pour tout personnage qui veut rester médiatisé. Ce fut le cas pour Cohn Bendit qui pour assurer son mirobolant salaire, sa médiatisation et l'absolution pour sa prose de pédophile a fait en sorte qu'un regroupement d'écolos se prononce en faveur de l'UE. Nous avons apprécié aussi l'étrange plasticité dont est capable un Michel Onfray qui veut rester sous les feux de la rampe. Nous pouvons pourtant témoigner qu'il est possible de vivre dignement en se passant de cette lumière.

Pour continuer à être opposé au Frexit, Jean-Luc Mélenchon n'a pas d'autre choix que de montrer qu'il est possible pour la France de ne pas sombrer dans le même désastre que la Grèce tout en restant dans l'UE. Or, malheureusement, ce que dit Jean-Luc Mélenchon sur l'Allemagne est nettement plus modéré que ce que disent, pensent et écrivent sur le même sujet les Grecs, même s'ils sont les homologues des cadres de la FI, comme son ami Tsipras ! Telle est la logique de l'UE qui, loin d'être un facteur de paix, dresse les peuples les uns contre les autres. Ainsi, Manólis Glézos, héro de la résistance grecque contre toutes les dictatures, celles du nazisme comme celles du régime des colonels, écrit ceci :

"Notre peuple n'a pas oublié et ne doit pas oublier. Aujourd'hui, il ne demande pas vengeance mais justice. Nous souhaitons que les Allemands non plus n'oublient pas. Car les peuples qui refusent leur mémoire historique sont condamnés à commettre les mêmes erreurs. Et il semble qu'Angela Merkel conduise son pays et même la partie la plus sensible du peuple, la jeunesse, sur ce chemin glissant"

Nous en sommes là ! Le peuple allemand a été tellement désigné comme le responsable des malheurs des grecs par Syrisa et tant d'autres organisations grecques du mouvement ouvrier que, même Manólis Glézos, symbole de la résistance grecque, en vient à accuser, non seulement Angela Merkel mais aussi les allemands, et tout particulièrement la jeunesse allemande, coupable de déraper "sur le chemin glissant" qui, lors d'un passé qu'il ne faut surtout pas oublier, les avait amenés au pire : le nazisme. La jeunesse allemande accusée de glisser vers le nazisme sous la férule d'Angela Merkel !
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4. Le conflit des latins contre les germains d'après Jean-Luc Mélenchon

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Jean-Luc Mélenchon n'a pas d'autre choix que de reprendre à son compte les explications de son ami Tsipras contre la politique de l'Allemagne mais, il lui faut montrer que la France, contrairement à la Grèce, a les moyens de contrer les allemands. Il explique en effet que la France pourrait se grouper avec les autres pays d'Europe d'origine latine. Ainsi, les deuxième, troisième et quatrième puissance européenne que sont la France, l'Italie et l'Espagne pèseraient suffisamment contre les germains pour leur enlever leur leadership sur l'Europe et, bien entendu cette Europe serait resplendissante contrairement à l'Europe actuelle qui a pour défaut originel d'être dominée par les allemands. Les autres défauts en découlent. Voici notamment en quels termes ses propos sont rapportés dans un article de Laurence Peuron du 4 juillet 2018.

"La deuxième économie du continent, ce sont les Français, la troisième, ce sont les Italiens, la quatrième, ce sont les Espagnols. Nous sommes donc les grandes puissances de cette Union européenne, par conséquent, nous devons être traités autrement. Mais nous devons nous traiter nous-mêmes autrement. Si les latins regardent la pointe de leurs chaussures avec des complexes à chaque fois qu'ils voient arriver un dirigeant politique allemand, alors c'est clair, qu'on ne va pas avancer."

Ces discours xénophobes sont exécrables et en totale contradiction avec l'affirmation selon laquelle "l'Europe c'est la paix". Ce n'est plus seulement de la xénophobie mais il s'agit de racisme puisqu'il en vient à opposer les latins et les germains. Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs modifié la maxime "l'Europe c'est la paix" puisqu'il dit maintenant que, pour que l'Europe puisse garantir la paix, il faut d'abord que la France gagne contre les allemands dut elle pour cela s'allier à d'autres pays latins. Cela rappelle quelque chose. Voyons en quels termes il explique cela à la fin de son discours sur le Brexit à l'assemblée nationale à partir de 12 : 20. Il rappelle que nous sommes des latins :

"Pour nous français qui sommes la 2ème puissance du continent, qui sommes des latins comme le sont la 3ème puissance du continent, les italiens, la 4ème qui sont les espagnols"

Il dit plus loin :

"Je ne veux pas d'Europe allemande. C'est sans doute la raison pour laquelle je continue à préférer l'Europe à la française."


Et il termine ainsi :

"Ce que je mets en cause ce sont les gouvernements de la CDU CSU, la démocratie chrétienne allemande, la dictature de la Bavière et de quelques autres provinces allemandes qui imposent un rythme, une ligne et une forme politique à toute l'Europe. Obliger tous les peuples d'Europe à capituler devant une politique qui est absolument contraire aux intérêts de notre pays, nation jeune qui a besoin d'investissements et qui a besoin de services publics, c'est condamner l'idée européenne elle-même mais, pire que de la condamner (après tout ça n'est qu'une idée et on en a vu d'autres être condamnées par l'histoire), ce qui sera condamné c'est la paix et, moi, de cela je ne veux pas."

Il expliquait auparavant que la France pouvait gagner le leadership parce que c'était un "grand pays". Il a franchi un pas de plus dans l'ignominie avec l'idée d'une victoire des latins sur les germains. Mais rappelons surtout l'essentiel. Nous ne voulons pas que la France subisse la dictature de l'UE mais nous ne voulons pas non plus que la France impose ses lois à d'autres pays d'Europe. Nous ne voulons pas de ce nationalisme. Or, c'est bien ce que propose Jean-Luc Mélenchon avec son combat pour le leadership.

Il reste un argument imparable qui amène inévitablement à rejeter l'UE. L'argument est tellement imparable que Jean-Luc Mélenchon, à qui nous n'avons jamais reproché d'être un imbécile l'a compris :

Il n'y a aucune raison pour que la France se groupe avec des pays comme la Lettonie, la Lithuanie ou l'Estonie que la plupart des français ne savent même pas situer sur une carte. La France est beaucoup plus liée par son histoire, ses échanges culturels et économiques à des pays du Maghreb comme la Tunisie, l'Algérie et le Maroc.

Que peut-il y répondre ? Rien. Mais, quand il n'a aucun argument, il lui reste la possibilité de servir, comme nous l'avons déjà vu, un salmigondis ou une ratatouille. Il s'agit de tenir un vague discours sur le thème concerné en disant un peu n'importe quoi et son contraire. Il dit une chose et en laisse entendre une autre de telle sorte que le résultat soit incompréhensible où que chacun comprenne ce qu'il veut. Alors, après le salmigondis et la ratatouille, pourquoi pas une ragougnasse ? Elle arrive.

A la fin de son livre "le hareng de Bismark" il aborde cette question des pays baltes et du Maghreb. Il écrit :

"Nous ne sommes pas les seuls à pouvoir vivre autrement que sous protectorat allemand. Ensemble, les pays du "Club Med"méprisés par les dirigeants d'outre-Rhin comptent non seulement la deuxième, mais la troisième et la quatrième économie de l'actuelle Union européenne. De plus, avec les riverains de la Méditerranée occidentale, c'est-à-dire avec le Maghreb de Tunis à Rabat, un ensemble économique est dessiné qui s'appuie sur une base culturelle commune et une imbrication familiale solide. Il est autrement plus consistant que les liens qui nous unissent aux pays baltes. (...) On peut aussi imaginer qu'un gouvernement français décide de rompre avec la soumission actuelle. Et qu'il ait un programme capable de rallier les pays du Sud et d'autres pour aller dans une autre direction".

En toute logique, il devrait abandonner le projet de l'UE ou, au moins le modifier. Remplacer les pays Baltes par trois pays du Maghreb par exemple. Ce serait un projet assurément original mais il serait difficile de parler d'Europe dans ce cas. Peut-être ajouter à l'UE un autre regroupement de six pays qui seraient ici suggérés : la France, l'Italie, l'Espagne, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. A moins que cet ensemble remplace l'UE. Après un discours de ce style, vous attendez peut-être une proposition. Vous avez tort. Il n'y en aura pas. Il s'agit seulement de la recette de la ragougnasse : prenez l'UE, mettez de côté les pays baltes, ajoutez un bout de Maghreb, touillez, reprenez l'UE originelle, laissez-là mijoter... Chacun comprend ce qu'il veut. La seule chose qui importe c'est que Jean-Luc Mélenchon ait l'air d'apporter une solution alors qu'il n'en apporte aucune et surtout, il n'est toujours pas question de sortir de l'UE. Il peut continuer sa brillante carrière de politicien professionnel. Il aura droit autant que Michel Onfray à la considération du système médiatique. Ce que d'aucuns considèrent comme l'exercice d'un grand talent oratoire s'apparente plutôt, de notre point de vue, à de la tambouille.

Ce n'est pas seulement la politique de la FI que nous condamnons mais l'existence même de l'UE. Le projet de relier organiquement les pays européens est en lui-même raciste puisqu'il s'agit de regrouper des pays où les populations sont majoritairement de race blanche et de religion chrétienne ce qui exclut d'emblée les pays du Maghreb. Nous ne nous sommes attardés sur le cas de Jean-Luc Mélenchon que parce qu'il veut introduire, outre un nationalisme antigermanique, une autre distinction raciale entre les latins et les germains dans la lutte pour le leadership de l'UE. En plus d'être une vision raciste, c'est aussi une vision guerrière puisqu'un tel regroupement s'imposerait afin d'être plus fort : l'union fait la force. Mais, plus fort contre qui ? Contre des concurrents, des  adversaires ou  des ennemis ?
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5. Choc des civilisations ou solidarité internationale des peuples

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Notre vision du monde est en totale opposition avec l'approche des européistes plus ou moins critiques.

La conception des européistes actuels s'inscrit assez souvent dans les délires de Samuel Huntington avec son "choc des civilisations". Dans cette théorie, l'Europe ferait partie de la civilisation occidentale avec les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et la Nouvelle Zélande. On appelle donc généralement "occidentale" la civilisation euro-américaine. La civilisation occidentale serait alors opposée aux 8 autres civilisations : chinoise, japonaise, indienne ou hindoue, islamique, occidentale, latino-américaine, africaine et orthodoxe.
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Il est classique d'opposer à l'analyse marxiste qui voit la lutte des classes comme le moteur de l'histoire une analyse du monde divisé en blocs. Le moteur de l'histoire devient ainsi l'affrontement entre ces blocs. Pablo avait déjà trahi le trotskysme en 1951/53 en décrivant les deux blocs opposés dans la guerre froide comme "la réalité objective tout court". Un troisième bloc avait été ajouté par la suite avec le tiers-monde. La lutte des révolutionnaires devait alors se concentrer sur les guérillas dans ces pays avec en plus la révolution Cubaine et la guerre du Vietnam. Plus récemment on a vu une quantité d'organisation du mouvement ouvrier couvrir les massacres contre les Syriens au nom de la lutte d'un bloc de gentils (Syrie, Russie, Iran...) contre un bloc de méchants (USA, France, Royaume-Unis...). Dans chaque pays et dans chaque bloc, victimes et bourreaux sont amalgamés.

Revenons à Huntington puisqu'il fait référence en matière de conflits entre blocs. Pour lui les rapports entre les pays de la civilisation occidentale auraient évolué avec le temps. Ce n'est qu'au XXème siècle, alors que l'Amérique du Nord prend le commandement de "l'Occident" qu'elle se reconnaît "européenne". Avec cette vision du monde l'Europe serait essentiellement en concurrence ou en compétition avec les huit autres civilisations mais les relations seraient plus agressives avec la civilisation islamique et la civilisation orthodoxe dominée par la Russie. Cette vision de l'Europe nous amène, sous la tutelle de l'OTAN, vers la guerre contre le monde arabo-musulman ou contre la Russie.

Il n'est pas étonnant que cette vision guerrière et raciste de l'Europe fût défendue par Hitler et Mussolini avant d'être reprise par les européistes actuels. De ce point de vue, nous disons que la "Neue Europa" est l'ancêtre idéologique de l'UE malgré les différences entre les deux projets. Répétons-le : la "Neue Europa devait se dresser contre la juiverie internationale et le bolchévisme tandis que l'UE doit se dresser contre le monde arabo-musulman et la Russie.

Voici la présentation du livre de Bernard Bruneteau "Les collabos de l'Europe Nouvelle" :

"L'Europe nouvelle" : c'est ainsi qu'en 1940 les sirènes de la propagande qualifièrent le continent unifié de force par les armées du IIIe Reich. Si ce fut synonyme pour des millions d'Européens de dépendance, de réquisitions et de travail obligatoire ou forcé, ce fut aussi symbole d'espoir pour certains intellectuels français et belges qui voulurent y voir l'annonce    d'une    possible     union    européenne. Pacifistes rêvant d'en finir avec la souveraineté absolue des Etats, "techniciens" confiants dans les vertus d'un gouvernement économique, socialistes en quête d'une dernière utopie mobilisatrice : tous furent victimes d'une illusion qui les fit croire à la volonté européenne de Hitler, les rendant aveugles aux réalités monstrueuses de son ordre nouveau. Tout à cette illusion tragique, les intellectuels européistes de Vichy continuèrent les réflexions commencées au temps d'Aristide Briand sur une fédération politique et économique. Avec parfois des expressions troublantes : "communauté de communautés", "organe de gestion supra-continental" ou "monnaie fédérale unique".

Les européistes d'aujourd'hui n'ont pas inventé grand-chose de plus que les européistes du fascisme italien et du nazisme qui avaient même envisagé une "monnaie fédérale unique". Ainsi, Hitler, Mussolini, Pétain et tant d'autres prétendez déjà que l'union européenne permettait d'éviter que les nationalismes s'entrechoquent. Il y a d'autres points communs à tous les projets de construction européenne. Il n'est que de regarder les affiches de propagande pour la « Nouvelle Europe » d'Hitler pour s'en convaincre. Certaines seraient assurément reprises à leur compte par les européistes actuels comme celle où nous voyons l'Europe rétrograde avec ses frontières qui sont des cloisons et l'Europe moderne qui a fait tomber les cloisons pour ouvrir de grands axes de communications. Sur le plan économique de nombreuses idées se retrouvent dans les deux projets :
· Une zone économique européenne sans frontières et sans barrières douanières.
· Un marché unique.
· Une politique agricole commune.
· La relocalisation des usines au plus rentable.
· Un taux fixe entre les monnaies.
· L'idée que plus cette zone économique de libre échange est large et plus elle aura de poids pour négocier dans le commerce international.

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A l'opposé de l'approche raciste et guerrière de la "Neue Europa" comme de l'UE, nous voyons le monde comme une communauté planétaire constamment interconnectée notamment avec internet mais aussi avec des moyens de transports de plus en plus performants. L'avenir n'est pas au regroupement par grands pôles. Il est au contraire dans une interconnexion dans tous les domaines de tout le monde avec tout le monde. Chaque pays est libre d'entretenir les relations qu'il veut avec chacun des autres pays du monde. Des accords bilatéraux ou multilatéraux peuvent être passés entre des pays qui se considèrent comme des partenaires et non pas comme des concurrents, des adversaires ou des ennemis. Nous devons nouer des partenariats avec tous les peuples du monde sur la base de l'égalité sans faire de distinguos sulfureux et suspects selon l'appartenance à tel ou tel continent, à tel ou tel groupe ethnico-religieux, ou à telle ou telle "civilisation" à la mode Huntington.

Ce sont les échanges avec tous les peuples du monde sans distinctions nauséabondes entre ceux qui appartiendraient à l'Europe et les autres qui favorisent la paix. Loin de vouloir nous refermer sur un continent, nous voulons une ouverture sur le monde, des coopérations internationales. En particulier, nous voulons davantage de coopérations avec les pays d'Afrique, du Moyen-Orient, de l'Amérique Latine. Les accords doivent se faire sur la base du donnant-donnant et non pas d'un gagnant-perdant comme cela se fait avec les accords de l'UE. Il s'agirait plutôt d'un gagnant-gagnant car chaque pays peut trouver avec son partenaire ce qui lui est difficile d'obtenir par ses propres moyens. Il ne serait bien évidemment plus question de la directive européenne sur les travailleurs détachés ce qui n'exclurait pas d'ailleurs des échanges de main-d'ouvre mais, sans qu'il y ait un gagnant et un perdant. Il ne serait plus possible que des pays comme la Chine puissent acheter tout ce qu'ils veulent en France sans que la réciproque soit possible. Et, il y aurait sans doute des dizaines d'exemples comme ceux-là.

Notre vision du monde va de pair avec les principes de la laïcité. Aucun pays n'appartient à une religion : pas plus à la religion musulmane qu'à la religion juive ou à toute autre religion. Cette vision du monde apporte d'emblée une solution évidente à tous les conflits notamment au conflit israélo-palestinien. Dans la Palestine, pays qui, comme tous les autres, appartient à ses habitants, tous les citoyens devraient pouvoir vivre à égalité de droit quelles que soient leur religion, leur origine ethnique. L'avenir, pour notre pays, ce n'est pas la France se pliant dans le cadre de l'UE à une colonisation américaine sans colons, c'est la France apportant un message de laïcité, d'ouverture sur le monde notamment aux pays du Moyen-Orient, à la Russie et aux pays d'Asie.



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6. Les guerres de l'UE et de l'OTAN

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Les deux principaux arguments avancés pour justifier la construction de l'UE consistent à dire qu'il faut se regrouper pour avoir plus de poids et que l'UE c'est la paix mais ces arguments sont contradictoires.

Voyons en quoi il serait utile de se regrouper pour avoir plus de poids. Avoir plus de poids par rapport à qui ? Par rapport à un autre pays ou à un autre bloc ? N'est-ce pas là une affirmation qui consiste d'emblée à se situer dans des rapports de force ? Dans des relations d'opposition à d'autres forces ? Ce sont bien des perspectives guerrières et pour tout dire une forme de nationalisme à l'échelle du continent qui vise à la détestation d'autres blocs. Nous pouvons appeler cela du continentialisme. Cela mène tout autant à des guerres que le nationalisme. Il ne s'agit plus de guerre entre des nations mais de guerre entre blocs. De fait, sous l'égide de l'OTAN, la France depuis plusieurs années est entrainée derrière les USA dans des guerres au Moyen Orient contre le "bloc islamique" et dans le même temps nous sommes associés aux provocations des USA contre le "bloc orthodoxe" dominé par la Russie de Poutine.

L'Union européenne concoure en effet avec L'OTAN et les États-Unis, à aggraver les tensions avec la Russie. Elle apporte son soutien politique aux manoeuvres militaires dangereuses et provocatrices de l'OTAN autour de l'enclave de Kaliningrad et dans les pays baltes. La politique de l'UE en  Ukraine,  le  soutien  aux   élargissements   successifs  de

l'OTAN au mépris des engagements pris avec l'URSS, l'installation de bases anti-missile étatsuniennes en Roumanie et Pologne, participent à la reprise de la course aux armements nucléaires en Europe. Il ne s'agit pas de soutenir la Russie de Poutine mais de constater qu'il y a un couple OTAN-UE qui est en posture agressive menaçant ainsi la paix sur le continent.

Nous voyons ainsi que les deux principales justifications de l'UE entrent en contradiction. Des pays qui se regroupent pour avoir plus de poids se trouvent entrainés dans des guerres. Pour avoir une idée assez précise de ce qu'est la prétendue paix que nous garantit l'UE, je vous invite à consulter la liste des opérations militaires impliquant la France depuis 2000. Vous en trouverez 5 qui se font sous pavillon de l'UE et 4 sous pavillon de l'OTAN mais vous verrez aussi que nombre de celles qui se font sous pavillon français sont en fait directement liées aux précédentes (Afghanistan, Lybie, Irak, Syrie). Voilà la réalité de "la paix" que nous amène l'UE et l'OTAN. Nous avons vu par ailleurs que la politique de l'UE amène les peuples d'Europe à se dresser les uns contre les autres notamment les grecs contre les allemands.

Nous sommes solidaires avec toutes les victimes des interventions militaires des américains dans le monde visant à l'expansionnisme américain. Or, la politique de l'UE est étroitement liée à la politique de l'OTAN et notre appartenance à ces deux organisations nous lie à la politique
agressive des dirigeants américains. Ils présentent la plupart de leurs agressions comme des luttes pour la défense de la démocratie et des droits de l'homme, comme des luttes contre le terrorisme ou contre des dictatures, comme des ripostes légitimes à des attaques chimiques ou autres. Pour soutenir leurs argumentations, ils inventent, d'immondes supercheries. L'histoire des armes de destructions massives détenues par l'Irak en est l'exemple le plus connu mais il y en a eu une quantité d'autres. Je vous propose de jeter un coup d'oeil aux justifications présentées par les gouvernants US pour leurs incursions meurtrières de l'histoire récente au Panama, en Irak, en Yougoslavie, en Lybie, en Syrie et en Afghanistan où le conflit perdure avec toujours les mêmes prétextes. L'Amérique des riches et des privilégiés semble addict à la guerre et leur barbarie en font les champions des crimes de guerre.

Nous voulons que la France soit à nouveau respectée dans le monde. Nous ne devons plus apparaître comme les larbins des USA tenus de les accompagner dans tous leurs conflits notamment dans ceux qui jettent les migrants sur les routes. Je pense en particulier aux afghans qui arrive en France où ils sont accueillis comme on le sait par les forces de répression. Il y a des moments où il faut vraiment avoir honte d'être dans cette UE pour ne pas avoir honte d'être français. Comment les européistes osent-ils encore dire que "l'UE c'est la paix" quand notre appartenance à l'UE nous oblige à cautionner toute cette barbarie ?
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7. Vive l'internationalisme prolétarien

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Nous opposons à tous ces conflits la politique de l'internationalisme du mouvement ouvrier. Par opposition à tous les nationalismes et aux politiques chauvines des états, des continents ou des blocs, nous voulons défendre des intérêts communs à toute l'humanité. C'est la politique de solidarité entre tous les exploités résumée par la formule de Karl Marx : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !". Elle s'est notamment manifestée par le refus de la 1ére guerre mondiale avec Jean Jaurès en France puis Alfred Rosmer et Pierre Monatte. Au même moment, en Allemagne, la même politique était défendue par Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg tandis qu'en Russie les bolcheviks se sont opposés à la guerre ce qui les a amenés à se porter à la tête de la révolution russe de 1917 et à signer les accords de paix de Brest-Litovk en 1918 faisant ainsi de la Russie le premier pays à sortir de cette guerre. En France, pendant la seconde guerre mondiale les internationalistes-trotskistes défendaient une politique de fraternisation avec les soldats allemands et de protection des réfugiés politiques allemands. Ils ont pour cela diffusé la revue "Arbeiter und Soldat" en rappelant toujours que les allemands ont été les premières victimes du nazisme. Ils se sont en cela opposés à l'exacerbation d'une xénophobie anti-allemande qui se manifestait notamment lorsque le journal l'Humanité titrait : "A chaque parisien son boche"
journaux et quand les résistants de la dernière heure ont fait une surenchère dans l'exacerbation de la haine contre les allemands comme pour compenser leur peu d'enthousiasme à lutter contre le nazisme. La situation des communistes et des juifs qui fuyaient l'Allemagne entre 1933 et 1940 n'étaient guère différente de celle que connaissent aujourd'hui les afghans, les irakiens et beaucoup d'autres qui voudraient être accueillis chez

nous. Aujourd'hui comme hier ce sont les internationalistes qui défendent ceux qui fuient les dictatures : celle de l'Allemagne nazie et celles que les américains veulent mettre en place en Afghanistan, en Irak... Et, il n'y a pas eu beaucoup de protestations quand la police française à livrer les réfugiés politiques allemands aux nazis. Très peu ont réussi à fuir vers l'Amérique en passant le plus souvent par Marseille. Des allemands étaient enfermés dans un camp de concentration à quelques encablures de l'endroit où Walter Hallstein a été arrêté, sur la petite île d'Aurigny proche de Cherbourg. Tous les habitants de la région le savaient mais, nous l'avons déjà dit, il y a eu une grande épidémie d'amnésie à la Libération. Personne ne savait, dit-on, où les juifs étaient emmenés par les allemands alors il fallait ignorer l'existence de ce camp de concentration. Il n'y a guère, aujourd'hui encore, que les internationalistes pour rappeler ces vérités et il n'y a qu'eux pour demander la fermeture des camps de rétention qui ont toutes les caractéristiques pour se transformer en camp de concentration. La différence entre les deux n'est qu'une question de nombre mais l'arsenal législatif est déjà en place. Les internationalistes sont bien évidemment au premier rang dans la lutte pour le Frexit et pour la solidarité avec les victimes des guerres de l'UE et de l'OTAN.
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